Tuesday, January 10, 2012

André Mathieu, pianiste et compositeur

Notre montage de vendredi copmporte des composiions d’André Mathieu (1929-1968), pianiste et compositeur né à Montréal dont l’œuvre connaît une renaissance, en grande partie grâce aux efforts du pianiste et animateur de radio Alain Lefèvre.
J’ai donc décicé ici de vous proposer une série de documents sonores qui font un survol de la vie et de l’œuvre de Mathieu.
La version angliase de mon billet est un rammassis de mes recherches et impressions sur le compositeur. Pour ma contribution en français, je préfère plutôt vous orienter au site web de la SRC qui propose une série d’arcticles et de documents qui font sûrement un meilleur travail que moi… Ainsi donc, vous vous devez d’écouter le documentaire-radio À la recherche d'André Mathieu
Mathieu est sûrement un personnage tragique – que penserait-on de lui s’il était né cinq ou dix ans avant ou après 1929? Clairement, l’évènement butoir de la carrière de Mathieu fut l’avènement de la Deuxième Guerre Mondiale qui a défénitivement déraillé sa formation musicale – ainsi que sa carrièere de pianiste.
Ou peut-être doit-on considérer André Mathuieu dans le contexte des wunderkins ou enfants-prodiges qui accèdent très jeune à une certaine notoriété et qui finissent par succomber des séquelles de leur gloire – pensons aux enfants d’Hollywood comme Linsday Lohan ou Corey Haim, des enfants socialement mal-adaptés qui n’ont tout simplement pas su comment vieillir.
Sans aller dans les détails, on peut rappeler que Mathieu a démontré un talent précoce, et a spontanément conçû sa première composition – Dans la nuit – à quatre ans. Ce n’est qu’à ce moment-là que son père, le compositeur et professeur Rodolphe Mathieu, a consenti à le former comme musicien.
Quell sera l’influence musicale du père sur la musique d’André Mathieu? Pour offrir un point de vue, voici une des compositions de Rodolphe, ses trois préludes (originalement pour piano, composition de 1912-15) :
Si les musicologues ne peuvent s’entendre à savoir si Léopold ou Wolfgang Mozart ont conçu les premières œuvres du célèbre Autrichien, il est clair que les tendances romantiques du jeune Mathieu ne suivent absolument pas la trace avant-gardiste de son père.
Dans un scénario qui fait penser aux familles Lohan ou Cyrus, la famille Mathieu profitera de la notoriété du jeune homme, et auront leur pied à terre à Paris, et encaisseront les gages (faramineuses à l’époque) des concerts d’André.
Voici pour commencer un enregistrement 78 tours d’un André qui a à peine huit ans, qui exécute six de ses courtes pièces pour piano seul:
Les Mathieu, qui retournent régulièrement à Montréal, se voient empêchés de retourner en France, suite à l’occupation Nazie. Afin de continuer sa formation, on retrouve André à l’Université Columbia de New-York, d'où il entreprend la séduction d’un nouveau public. Rachmaninoff le sacre son héritier musical, et il remporte la prestigieuse compétition de composition du centenaire de la Philharmonique de New-York (son Concertino no. 2). Après la guerre, il retournera brièvement à Paris (1946-47) pour étudier avec Arthur Honneger.
Les parallèles entre Mathuieu et les enfants Hollywoodiens d’aujourd’hui se multiplient: Mathieu (si on croit ses bograophes) consomme de l’alcool avec régularité dès son adolescence, et on le considère déjà si peu fiable qu'on l’empêche d’interpréter lui-même une de ses composutuins en 1947 pour le film La forteresse. Il exécute la même œuvre, pour la radio – il s’agît de son concerto «romantique» (mieux connu sous le nom de Concerto de Québec):
Qu’advient-il de Mathieu après cette performance radiophonique? En peu de mots, on assiste à son auto-destructon, mise en œuvre par l’alcool, la dépression et une mal-adaptation chronique. Comme les enfants d’Hollywoord, Mathieu n’a pas vraiment eu d’enfance, pas vraiment d’amis, et il tente de se tisser un réseau social dans les cabarets et boîtes de nuit montréalaises.
Il contiue de composer, il accepte des élèves, il essaie de promouvoir des récitals. Quand il ne peut créer d’intrérêt, il s’offre en spectacle dans des pianothons. Mathieu devient lentement mais sûrement le vestige d’un grand talent, et il s’éteindra en 1968 à pas tout à fait 40 ans, oublié.
Les  Jeux Olympiques
Mathieu fréquentera les bars, les cabarets et les boîtes de nuit montréalaises, et fera des rencontres fortuites. Une de ces rencontres fut le pianiste Vic Vogel, qui s’offrait en spectacle ou accompagnait des artistes pendant les années 1940 et 1950.
Vogel fut un des membres de la Guilde des Musiciens de Montréal approchés par le Comité Organisateur des Jeux Olympiques de Montréal en 1976. La mission de la Guilde pour cet évènement fut d’assembler la musique des cérémonies officielles de jeux. Vogel pensa immédiatement à Mathieu, et proposa que la musique du compositeur serait très appropriée pour ces cérémonies.
Je vous propose ici deux extraits de la musique officielle des Jeux de Montréal, qui adaptent des aiurs de Mathieu. Ma première sélection est une adaptation de la Berceuse pour piano, utilisée par Vogel pour la Marche d’entrée des Athlètes au grand stade :



Ensuite, la Cantate Olympique qui met en muisique des paroles du journaliste sportif Louis Chantigny, précédée des cloches olympiques (jouées lors de la remise de médailles)



La Cantate emprunte du mouvement lent du Concerto no. 4, une œuvre probablement composée par Mathieu après ses étides avec Honegger, qui se veut plus moderne tout en restant fidèle aux impressionistes et romantiques de la fin du XIXe siècle. Voici une performance intégrale du concerto avec le pianiste Alain Lefèvre :


Alain Lefèvre et la renaissance de la musique d’André Mathieu
Malgré l’intérêt évident qu’a suscité la musique de Mathieu lors des Jeux de Montréal, on ne devrait pas se surprendre que l’œuvre de Mathieu resta marginale et oubliée.
Peut-on expliquer le manque d’intérêt? Il n’y a pas, à mon avis, de théorie définitive sur ce sujet. Il faut apprécier, tout d’abord, qu’il y a un aspect anachronique et démodé à la musique de Mathieu, uin conflit entre le vieux et le moderne, amplifié sûrement par les changements profonds qui ont marqué le Québec des années 1960 – la Révolution Tranquille, l’essor du Refus Global, etc., etc.
Il y a toutefois un autre élément, plus pernicieux et plus sinistre. Appelons cet élément la honte ou l’ostracisme.
Lefèevre raconte souvent une anecdote: alors étudiant de l’Ecole Normale de Musique, il entend une religieuse au piano qui joue une pièce intrigante. Poli, Lefèvre demande «qui est l’auteur?» et la religieuse identifie le compositeir comme étant André Mathieu et, du même souffle, ajoute «c’était un ivrogne».
Il faut féliciter Lefèvre d’avoir persévéré dans se recherches, et au cours d’une labeur de près de trente ans, il a été capable de retroiuver des partitions autographes, des œuvres non-publiées et – dans une rencontre fortuite – une demi-douzaine d’entregistrements privés de Mathieu jouant ses compositions. C’est suite à l’audition d’un de ces enregistrements qu’il a été possible pour lui (avec la complicité du musicologue trifluvien Gilles Bellemarre) de reconstruire le concerto no. 4 et la version allongée de son moubvement lent, la Rhapsodie Romantique.
Sous l’étiquette Analekta, Lefèvre a endisqué l’œuvre pour piano seul, l’œuvre concertante et la musique de chambre de Mathieu. Le voici ici interprétant le trio pour piano, voolon et violoncelle (1949) :
(Le trio est précédé d’une entrevue – en anglais – avec Lefèvre qui ajoute un contexte à la pièce)
Bonne écoute!

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