Thursday, December 22, 2011

Montage #36 - This Day In Music History / Ephéméride musical 22-12-1808

As of February 3rd 2012, this montage will no longer be available on Pod-O-Matic. It can be heard or downloaded from the Internet Archive at the following address / A compter du 3 février 2012, ce montage ne sera plus disponible en baladodiffusion Pod-O-Matic. Il peut être téléchargé ou entendu au site Internet Archive à l'adresse suivante:



pcast036 Playlist



Click here for Part one of this Musical Academy / Cliquer ici pour la'avant-entr'acte de cette académie musicale.

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English Commentary- le commentaire français suit

When I was an Undergraduate in Montreal in the early 1980’s, I befriended some of the student orchestra members whoèd rehearse at the old Loyola Refertory during the lunch hour - it was on my way to my Complex Analysis class... I would make a point of attending the Concordia Orchestra concerts. Sherman Friedland, one of Nadia Boulanger’s many students, was the conductor and he did what I thought wa a good job, piecing together a new line-up every year, with students and a few “local community musicians” – be they non-music faculty members, or local residents.

Concordia was (and still is, I believe) a university with a strong commiutment to continuing education, so many of the courses offered were night courses. The Orchestra “course offering” was a typical two-hour evening slot on Monday nights. I figure they probably had some rehearsals outside of that, but I imagine that the orchestra didn’t rehearse more than 5 hours a week – consistent with my daughter and her High-School wind band that used to require “band practice” two afternoons a week, with the odd ad-hoc rehearsal.

Anyhoo, one season – I think it was their first concert of the year), they had programmed an all-Beethoven concert: with a faculty member from another University playing the “Emperor” concerto, and the Fifth Symphony after the intermission. Though I thought they did a good job overall, the famous “3 G’s and an E-Flat” motif was, well, rather forgettably performed. It lacked the unison, and from that point forward (and, yes, Maestro Friedland played the repeat) the movement was mostly a train wreck. The man sitting next to me, when the piece was over and the audience showed their appreciation, simply said: “What did you expect? This isn’t the Berlin Philharmonic!”

I like to think what I heard that night can’t be much different than what greeted our patrons in Vienna on the evening of 22 December 1808 – the hall was cold, the musicians hadn’t much rehearsed, they were led by a man who (by all accounts) wasn’t a “traditional” conductor and a new work, requiring such uniuty and precision to make its opening statement. Since nobody had heard it before, maybe there wasn't quite as much disappointment as there was almost 200 years later at the quaint chapel of the Loyola Campus, but still...

[A] grand, very elaborate, too long symphony. A gentleman next to us reassured us that, at the rehearsal, he had seen that the violoncello part alone covered thirty to forty sheets. Of course, here, the note writers do not any less understand how to 'extend' pieces than in our parts do the court scribes and law clerks.

(We already featured Mr. Bernstein's thoughts on the fifth in a separate blog posting in November.)

After the Sanctus and Benedictus for soloists, choir and orcestra, Beethoven improvised at the piano"a long fantasy, which Beethoven showed his entire mastery".

It is unclear what that "fantasy" was... Some claim it simply was the solo piano introduction to the Choral fantasy (which Beethoven would not have yet committed to paper), or maybe it was another piece altogether. Not knowing quite what he played, I chose to insert his op. 77 fantasy for solo piano.

Finally, the Choral fantasy:

The wind instruments varied the theme, which before, Beethoven had played on the piano. Now it was the oboes' turn. The clarinets--if I am not mistaken!--miscounted and set in at the same time. A peculiar mix of tones emerged; B. jumped up and tried to silence the clarinets, however, he did not succeed until he called out quite loudly and rather angrily to the orchestra: Silence! This will not do! Once more--once more! and the praised orchestra had to accommodate him and play the unfortunate Fantasy again, from the beginning--! 

And, in spite of it all, most of the works played on that fateful night survived their première, and are considered to this day some of Beethoven's most memorable works!

I think you will love this music too!

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Commentaire français

Pendant mes études de premier cycle à l’université Concordia de Montréal, je me suis lié d’amitié avec une demi-douzaine des membres de l’orchestre étudiant qui pratiquaient au vieux réfectoire du campus Loyola. Pas, surprenant, j’ai assisté à tous (ou presque) les concerts de l’orchestre à la vieille chapelle de l’université (l’orchestre joue maintenant dans une salle mieux nantie, la salle Oscar-Peterson, ainsi nommée en mémoire du fameux pianiste né et formé à Montréal).

Dans le temps, l’orchestre était dirigé par le clarinettiste Sherman Friedland, émule de Nadia Boulanger, et l'enseignant en formation orchestrale. L’université avait (et a toujours d’ailleurs) une vocation axée vers l’éducation permanente, et offrait une large tranche de ses cours le soir, et le cours de formation orchestrale se tenait les lundi soirs (deux heures et demie par semaine), et l’orchestre lui-même était formé d’étudiants, de musiciens amateurs de la communauté universitaire et des environs. Avec les répétitions ad-hoc, l’orchestre devait pratiquer en groupe un total de 4 ou 5 heures par semaine, et donnait un concert toutes les 6 à 8 semaines.

Un concert particulièrement mémorable eût lieu en début de saison (peut-être le premier ou deuxième, j’oublie…) et fut un programme tout-Beethoven avec le concerto «Empereur» (avec une pianiste de l’Université de Montréal comme soliste) et la fameuse cinquième.

L’orchestre exécuta la première partie du programme assez bien, et la foule anticipait une performance de prouesse équivalente pour la cinquième de l’après-entracte. Hélas! Le motif d’entrée (la figure de quatre notes célébrissime) fut raté complètement. Le manque d’unisson hanta l’orchestre entier pour le reste du mouvement (qui inclut la reprise des premières mesures!). On se racheta après la pause du premier mouvement, et le reste de l’exécution fut plus que correcte – ovation bien méritée. De dire mon voisin «Ce n’est pas la Philharmonique de Berlin!».

Une longue anecdote, si, mais probablement appropriée pour le montage d’aujourd’hui. Cet orchestre entendu en ce samedi soir ne fut probablement pas très différent de l’ensemble que dirigea Beethoven en ce soir du 22 décembre 1808, et les résultats ne furent sûrement pas très différents – sauf que, lors de la première, on n’avait pas de barème de comparaison car personne n’avait encore entendu le motif maintenant légendaire.

On écrit donc ces mots (ma traduction) concernant cette première performance de la fameuse symphonie en ut mineur:


Une grande, trop longue symphonie, très élaborée. Un des auditeurs nous assura que, lors de la générale, il avait remarqué que la partition du violoncelle à elle seule couvrait de trente à quarante feuilles. Par ici, seuls les clercs de la cour savent étirer ainsi quelque chose par écrit

(Si le cœur vous en dit, vous pouvez relire mon billet sur l’exposé magistral de Leonard Bernstein sur cette symphonie il y a quelques mardis.)

Après l’exécution du Sanctus et du Benedictus, Beethoven improvisa seul au piano. L'improvisiation elle-mëme suscite certains débats. Certains croient qu'il s'agirait de l'introduction pour piano seul, maintenant intégrée à la partition de la fantaisie chorale, ou peut-être une pièce singulière. J’ai choisi d’inclure une fantaisie pour piano solo contemporaine à ce concert, son op. 77.

Finalement, la fantaisie pour piano, chœur et orchestre. La dernière sélection de cette académie musicale a la distinction d’être la seule pièce qui fut donnée en rappel… En quelque sorte…


B. sauta de son sièege et tenta d’arrêter le jeu des clarinettes. Il réussit finalement qu’après avoir crié “Silence!” Il insuista pour qu’on reprenne la performance , au déplaisir des musiciens, depuis le début.

Il est donc tellement intéresssant de noter l’ensemble des impressions rapportées de cette académie… Et plus spécialement car, en dépit de l’apparent fiasco, toutes ces pièces sont maintenant des figures de proue du répertoire classico-romantique!

Bonne écoute!

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