Wednesday, September 21, 2011

Éphéméride musical - le 21 septembre 1963

In English: http://www.talkclassical.com/blogs/itywltmt/390-day-music-history-21.html


Pour notre éphéméride de cette semaine, retournons à Montréal il y a 48 ans, lors du gala d'ouverture de la Place des Arts. Ce gala, sous la présidence d'honneur du premier-ministre Jean Lesage, réunit les luminaires, artistes et politiciens de l'époque, venus assister - et surtout entendre - l'Orchetre Symphonique de Montréal dans son nouveau logis, à la fine-pointe de la technologie et de l'art des années '60. Ce billet est de circonstance, puisque l'OSM vient d'inaugurer son nouveau domicile, la Maison Sympohnique, il y a à peine deux semaines.


Il faut se mettre dans le contexte: avant cette soirée, tous les concers de l'OSM (et de son précurseur, la Société des Concerts Symphoniques de Montréal) ont eu lue à l'auditorium le Plateau, une annexe coinstruite par la Commission des Ecoles Catholiques de Montréal pour son école du même nom, sise dans le quadrant Sud-Ouest du parc Lafontaine. Donc, pour ses premiers 1500 concerts, l'orchestre jouait dans un auditorium d'école secondaire, qui pouvait accueillir 800 personnes, et un autre 500 au balcon. 

Ayant atteint un statut professionnel depuis environ 10 ans, l'orchestre avait tout simplement poussé ces lieux à leur limite, et il était maintennat temps de trouver une salle de concert digne d' un grand orchestre.

(Cliquez ici pour lire un article de Claude Gingras, longtemps le critique musical de La Presse, concernant Le Plateau et le gala du 21 septembre 1963.)

La photo ci-dessous nous rappelle les trois héros de la soirée:

  • Le maire Jean Drapeau (centre). Avocat, activiste, politicien et visionnaire, M. Drapeau est passé au folklore local comme ayant été le parrain de grands projets pour une ville moderne: le Métro, l'Expo 67 et (on doit le souligner...) les Jeux Olympiques de 1976. La Place des Arts fut som premier "grand projet"; mélomane, le maire a entrepris la tâche de doter Montréal d'un centre des arts, avec une salle polyvalente, à la hauteur de ce qu'on faisait à New York (Lincoln Center était en construction). Appuyé par les gouvernemanets provincial et fédéral, on creeusa la première pelletée en 1961, et ce soir sera le jour du grand dévoilement.
  • L'éminent chef Wilfrid Pelletier (droite). Pelletier est né à Montréal dans une famille de musiciens amateurs. Il commença des leçons de piano à l'âge de sept ans, et devint pianiste dans les théâtres de son voisinage. Après une audition de Mignon, un Pelletier adolescent est convaincu qu'il désire poursuivre carrière, mais ne voit pas sa ville natale ni son pays natal comme étant un incubateur de choix. Après avoir remporté le Prix d'Europe de 1915, Pelletier voyage à Paris, puis est recommandé comme pianiste-répétiteur avec le Metropolitan Opera de New York. M. Pelletier devient par la suite chef assistant, puis un chef en résidence avec le Met. En 1934, il est présenti pour fonder un orchestre, celui de la SCSM. Réticent, il est encouragé par son père d'accepter le défi afin de "rembourser Montréal" pour l'appui qu'il a reçu quinze ans auparavant. Il devient donc le directeur-fondateur de ce qui deviendra l'OSM, et dirigera l'orchestre jusqu'en 1941, et devient premier directeur du Conservatoire de Musique et d'Arts Dramatiques de Montréal, qui en date du gala a formé près de la moitié des musiciens de l'OSM. En plus de diriger les pièces d'entrée ce soir, M. Pelletier sera chaleureusement honoré et, en 1966, donnera son nom à ce qu'on appelle à ce moment-là la Grande Salle.
  • Un jeune Zubin Mehta (gauche). Une vedette montante, le jeune chef Indien entame sa troisième saison avec l'OSM, qu'il a dirigé il y a à peine 18 mois dans sa première tournée en Europe et en URSS. Egalement titulaire de la Los Angeles Philharmonic, il quittera son poste en 1967 pour se consacrer à une carrière internationale mais, également, parce qu'il n'a pas l'estomac pour faire les dernier changements nécessaires afin de propulser l'OSM vers de nouveaux sommets - il laissera la tâche à ses successeurs,  Franz-Paul Decker et Charles Dutoit.


Comme je l'ai souligné plus tôt, l'OSM évoluait dans un auditorium très modeste jusqu'à maintenant, et les invités au gala (dans leurs entrevues) ont fait la louange de l'acoustique de la Grande Salle. Ces louanges se sont effacées avec le temps. La nature polyvalente de la Salle Wilfrid-Pelletier est à la source des problàmes d'acoustique: la scène est gigantesque, l'amphithéâtre est immense, et les matériaux et l'architecture rendent difficilement les sons subtils de certains instruments. Pour rendre les choses plus difficiles, l'OSM n'est pas l'unique locataire de la salle, et doit répéter hors-scène dans de modestes salles adjacentes.

Ainsi donc, avec l'arrivée de Dutoit en 1978 on commença les doléances, afin de doter l'OSM d'une salle conçue expressémemnt pour les concerts, avec un orgue, construite avec des matériaux nobles et suivant l'architecture des grandes salles de concert d'Europe. Entre temps, l'OSM a élu domoicile dans le hameau de St-Eustache pour faire ses nombreux enregistrements entre 1980 et 2002, en attendant d'avoir un logis adéquat - chose réalisée finalement le 7 septembre 2011.

Afin d'apprécier l'aspect gala de l'événement, j'aurai recours aux archives sonoires de Radio-Canada, qui nous offrent la diffusion de la première moitié du gala, avec un émission pré-concert, les discours, hymnes nationaux, les oeuvres du programme, les commentaitres et entrevues à l'entracte. Si vous avez (comme moi) grandi au Québec pendant les années 60 et 70, vous reconnaîtrez les noms, les voix et les personnalités, ainsi que les annonceurs, certains d'entre eux ont été des figures de proues chez la SRC aux nouvelles et aux sports entre autres.

l faut noter qiue le gala fut enregistré par la société RCA et il y eut un tirage (limité) du disque. La société Disques XXI a fait une coipie numérique du disque (les bandes maîtresses ayant disparu). Le résultat est apparemment décevant, en particulier le Mahler de la deuxième partie. J'ai donc inséré une prestation de Rafael Kubelik trouvée sur YouTube.


DETAILS

Jean PAPINEAU-COUTURE (1916-2000)
Pièce Concertante no. 5, pour orchestre (Miroirs) (1963)
Orchestre Symphonique de Montréal, dirigé par Wilfrid Pelletier
http://www.radio-canada.ca/audio-vid...09211745_m.asx

Le document sonore ouvre avec une émission pré-concert de 15 minutes, suivi des hymnes nationaux (dirigés par M. Pelletier), d'un discours de Louis A. Lapointe (président de la Société du Centre Georges-Etienne Cartier, organisme précurseur de la Régie de la Place des Arts), et du Papineau-Couture  (Repère - 26:15). Après la pièce, on ajoute des notes sur le compositeur, et ensuite l'arrivée de M. Mehta.

Maurice RAVEL (1875-1937)
La Valse, poème chorégraphique, pour orchestre, MR 72
Orchestre Symphonique de Montreal, dirigé par Zubin Mehta
http://www.radio-canada.ca/audio-vid...09211750_m.asx

Le document sonore ouvre avec le Ravel, suivi d'entrevues avec divers invités, y compris M. Drapeau, M. Pelletier et M. Mehta.

Gustav MAHLER (1860-1911)
Symphonie no. 1 en ré majeur (Titan) (1884-88)
Orchestre non-identifié, dirigé par Rafael Kubelik





NDLR: Pour une performance de la Première de Mahler dirigée par M. Mehta, je vous invite à visiter:


La prestation primée dans ce blogue d'un comfrère en est une croquée sur le vif en avril dernier à Moscou avec l'Orchestra Del Maggio Musicale Fiorentina en tournée. La performance inclut un cinquième mouvement, Blumine (fleurs), rejeté par Mahler après quelques reprrésentations, qui est maintenant devenu la nouvelle norme quant à une performance moderne de ce Mahler. Les notes (en anglais) sont excellentes. Mise en garde - le caméraman aurait dû utiliser un trépied!

Thank you, Tahseen!

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